"Autour de Tournus", le blog de Dominique Devez, plus ou moins connecté avec le site du même nom
(http://autourdetournus.free.fr)



mardi 27 avril 2010

Le trublion islandais ; le principe de précaution ...ou notre retour d'Istambul !

Ainsi la nature nous a rappelé que nous n'étions que bien peu de choses. Un volcan, planqué sous sa calotte glaciaire (le coquin !), a voulu donner sa vision de la mondialisation en déployant ses particules siliceuses à la façon d'un virus H1N1. Sans préavis, les aéroports sont tombés telles les pièces d'un château de cartes. Brutalement toutes les liaisons étaient rompues bien au delà du périmètre théoriquement impacté (on avait donc rien vu venir ?). Mais qui donc a vu, au dessus de sa tête, ce méchant nuage noir qui a traversé tout notre espace et que les télés turques, et la BBC (pour ce qui nous a concerné) nous exhibait comme épouvantail ?!
Au delà des décisions de fermetures, ce qui a frappé c'est la confusion que cela a engendré. L'absence quasi totale de visibilité sur les perspectives futures, l'absence quasi  totale de dispositif de compensation mis en place suite à la paralysie décidée des aéroports. La situation était inédite à l'évidence. Pour ce qui nous concerne impossible de joindre notre agence de voyages (saturée) tandis que le consulat nous est apparu à côté du sujet (on a laissé nos téléphones - sans suites...). Face au néant, il fallait donc se débrouiller seul avec l'instinct, pas toujours éclairé, du moment : 9h de queue, le dimanche, en gare d'Istambul (un seul guichet ouvert pour cette gare internationale) pour dégoter, à prix d'or, un billet pour lequel il fallait encore une explication de texte (correspondances non indiqués ; aucun horaire au delà de Bucarest et une arrivée on ne sait quand et après quelle péripéties en gare de Bruxelles, faute de mieux !), puis 5 nouvelles heures de queue le mardi, à l'aéroport (on sentait que l'étau aérien se désserrait) pour avoir un billet d'avion de remplacement, puis une course finale pour annuler le billet de train (et, surtout, récupérer de précieuses pépètes) sans louper le vol !   (c'était une chance finalement que nous n'ayons pu avoir de billets de train avant le mardi soir !)
Certains diraient que ça a prolongé les vacances. Ah oui, vous parlez de vacances !



l'objet de tant de convoitises !

Bien malin aurait été celui capable de définir la bonne stratégie avec la quasi certitude qu'elle le reste au fil des jours. Et je ne parle pas de ceux qui y ont laissé un maximum de plumes (achat de nouveaux billets ; nuits d'hôtel au prix fort...). Je ne peux m'empêcher de penser à ceux qui, disposant de revenus modestes, s'étaient saignés pour s'offrir le voyage de leurs rêves parmi les offres les moins gourmandes, et qui, brutalement, se sont trouvés confrontés à des dépenses auxquelles ils ne pouvaient absolument pas faire face. Dans ces cas là on entre vite, malgré soi, dans des spirales infernales. Ca laisse réveur. Et je ne parle pas non plus des arnaques inévitables tel celui qui a laissé un acompte pour la mise en place d'un bus qu'il n'a jamais vu au rendez-vous, sans parler aussi des acteurs, non des moindres, qui ont profité de la forte demande soudaine pour faire grimper leur prix. Bravo la solidarité !
Alors, une question me taraude tout de même l'esprit : a t-on vraiment réfléchi à toutes les conséquences économiques, psychologiques et autres d'une paralysie aussi brutale et d'une telle envergure. Plus de 100000 vols annulés dit-on ? Ca doit bien faire plus de 10 millions de personnes, et je ne sais combien de compagnies aériennes, agents de voyages, entreprises. N'y avait-il pas moyen de cibler davantage. C'est le principe de précaution certes, mais, appliqué à répétition, n'est pas ce principe lui même qui pourrait devenir LE problème majeur. Facile à dire je sais, mais ça laisse à réfléchir tout de même...

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